Médecins, quels sont votre droits en matière de communication digitale ?

Digital trends

La nouvelle déontologie médicale du Conseil de l'Ordre National des Médecins (Cnom) en matière de sites web vient de paraître, prenant la forme d'un "Livre Blanc", édité en décembre 2011. Le choix du terme de "livre blanc" par l'équipe éditoriale reflète déjà la proximité du Cnom au vocabulaire du digital, ce qui est un très bon signe.

Le document est une bonne nouvelle pour le secteur de la Santé, car il indique clairement que le Web est un outil qui peut servir les intérêts et les besoins des médecins et des patients, en matière d'information médicale, de veille médicale, d'interaction et de dialogue.

Le Conseil de l’Ordre National des Médecins recommande à présent fortement et littéralement aux médecins de chaque profession de créer un site web personnalisé et actualisé, afin de diffuser des contenus précis et de qualité sur chaque domaine médical. En effet, les médecins spécialisés sont les mieux à même de produire un contenu médical de confiance.

Le Cnom souligne qu’aujourd’hui seulement 11% des généralistes français ont une activité dans le digital, quand ils sont 96% en Finlande ! En découle un chantier considérable en matière de digital sur le secteur médical (agence digitale medecin), surtout lorsqu’on ajoute à ces chiffres que sept français sur dix consultent le web pour mieux comprendre le domaine médical (sources Cnom). Le retard français en matière de digital médical doit progressivement être résorbé.

RECOMMANDATIONS DE 2001 ET DE 2008

Le Cnom réitère ses recommandations émises déjà en 2001 puis en 2008 : un site internet de médecin doit être informatif, factuel, doit faire preuve de retenue, et doit présenter l’état de la science avec objectivité. Toute promotion et publicité sont strictement proscrites. Il est rappelé qu’il est interdit aux éditeurs de site de faire appel aux liens payants placés sur d’autres sites. L’accès au site internet du médecin doit se faire par référencement naturel.

Le Cnom vise aussi à sensibiliser les disciplines médicales sur les effets positifs du Web 2.0 et du Web Social. En effet, le livre blanc insiste sur les bienfaits du micro-blogging et des blogs pour les médecins et la diffusion d’information pour les patients.

TWITTER et FACEBOOK

“Le médecin peut créer un « profil » sur un réseau social « grand public » où il partagera des informations avec un réseau de personnes bien identifiées.”

“Les réseaux sociaux grand public (de type Facebook) sont utilisables aussi bien à titre personnel que professionnel.”

“Le médecin doit refuser toute sollicitation de patients désireux de faire partie de ses relations en ligne (c’est-à-dire être « ami » au sens de Facebook).”

Le Cnom met en garde sur le type de commentaires ou de contenus que les médecins postent sur les médias sociaux dans le digital : il faut veiller à son image de médecin, et produire uniquement du contenu impartial, sans dérives, et sans dévoiler le huit clos des consultations.

L’usage d’un pseudonyme par les médecins dans les médias sociaux, pour tout usage professionnel, est fortement déconseillé : les médecins doivent assumer leur identité sur internet. Cependant, à titre personnel, un tel usage est possible.

Créer un profil médecin personnel sur twitter est utile pour :

  • Se connecter avec ses confrères, en France ou à l’étranger
  • Échanger et dialoguer avec ses confrères sur un sujet médical particulier
  • Recueillir de l’information sur un point précis

BLOGS

  • Donner un avis plus personnel sur des questions médicales ou plus générales
  • Donner ses coups de coeur ou pousser des coups de gueule (cf. “Livre Blanc” 2011 du CNOM), avec la retenue dont tout médecin doit faire preuve
  • À noter également dans le livre blanc des points intéressants en matière de noms de domaine : le .med serait en cours d’adoption, et le .medecin.fr pourrait aussi être ouvert en France.

    EXEMPLES DE PLATEFORMES WEB SANTÉ

    • Société Nationale Française de Gastro-Entérologie : Une des premières institutions médicales à avoir ouvert, il y a une dizaine d’années, une Encyclopédie multimedia digitale sur internet, avec une rubrique FÀQ de 600 questions-réponses ;
    • Société Française de Rhumatologie : ouverture d’un portail de rhumatologie

    Il est rappelé par le Cnom les règles suivantes : pour la création de son site internet santé, ainsi que l’utilisation de services de gestion de rendez-vous en ligne, le médecin doit assurer le financement personnel de son site (vs publicité par liens payants). La gestion des rendez-vous en ligne implique de s’assurer que la confidentialité et la sécurité des données de santé des patients soient préservées. (source Cnom 2011).

    Le Cnom fournit aussi quelques éclairages sur la notion de Téléconseil et de Télémédecine : attention, cette pratique émerge sur internet, mais n’est pas encore assez encadrée.

    PRÉCONISATIONS DU CNOM – SYNTHÈSE

    • 1. Mettre le Web au service de la relation médecins-patients
    • 2. Contribuer à la production de l’information en santé
    • 3. Faire un usage responsable des média sociaux numériques
    • 4. Définir le cadre d’exercice du téléconseil
    • 5. Reconnaître l’acte de conseil par téléphone ou par courriel pour un patient habituellement suivi

    TÉLÉCHARGEZ LE LIVRE BLANC

    http://www.conseil-national.medecin.fr/node/1153